LE PEUPLE MANJAK ET L’HERITAGE HISTORIQUE
Si l’Europe n’a pas réussi à développer l’Afrique depuis plus de cinq cents ans, c’est peut-être parce que ce qui intéresse l’Afrique ne l’intéresse pas. Ce qui est naturel, aussi naturel que de vouloir compter sur soi-même. Ce qui suppose la conscience de soi, l’estime de soi et la confiance en soi.
Nous sommes des êtres différents. Nous avions notre vision du monde. Nous avions une logique sociale. Nous avions des institutions. Nous avions une structure sociale. Nous avions des mécanismes de fonctionnement. Et nous avions une dynamique interne. Nous constituons un Peuple souverain. Nous avions un territoire. Nous avions une Constitution. Nous avions un Etat. Nous avions une Académie.
Nous avions un Droit. Nous avions une Justice garantie par un Ordre sociale pour suivre les affaires de la société civile. Nous avions des gouvernements qui de stratégie en stratégie avaient fini par produire un Système administratif digne des plus grandes civilisations au Monde. Nous avions des métiers régis par ce Système pour faire vivre notre Projet de civilisation. C’est ce Projet-là, que l’ennemi était venu combattre et rendre invisible, en travaillant à « brouiller nos rangs, nos alliances matrimoniales, notre unité, bafouer nos cultures, les remplacer par ses propres réalités, nous convertir à ses réalités et nous traumatiser au point que nous n’ayons plus d’autre réflexes que de reproduire ces réalités »[1], et, développer notre misère, pour assurer le développement de leur richesse. Alors, qui sommes-nous devenus ? C’est ce défi que nous devons lever !
[1] Seckou Ndiaye, Le Code Kapet de la Renaissance », Les Impliqués Editeurs.