2019
Le Doyen Nayhinghu Bosco Mendy
M Tobora Gomis, Chef de la Délégation de Guinée Bissau et Marie Sylva, Doyenne des femmes Manjaks de l’Association «Kantelar» de Ziguinchor
L’Entrée sollennelle des Femmes de l’Association « Kantelar » de Ziguinchor. « Quand la femme adhère, la famille souscrit et le Peuple s emet en marche »
Le doyen Nayhinghu Bosco Mendy procède à l’ouverture du Colloque, par un geste de libation d’eau, Rituel du Culte du Seuil, une pratique
religieuse chère au Manjaks qui consiste à s’adresser aux Ancêtres pour obtenir satisfaction auprès de la Divinité Suprême .
TEMPS FORT : « Comprendre, écrire et enseigner l’histoire du Peuple Manjak » c’est chercher à savoir ce que nous avons reçu en héritage, ce que nous devons ajouter à cet héritage, comment positionner, dépasser, valider et essayer de rendre le tout invulnérable aux préjugés et aux soupçons ; apprendre à accorder une grande attention et une véritable fascination aux anciens, parce qu’ils sont ce que nous avons de précieux : nos souvenirs, nos racines, nos esprits, nos âmes, nos connaissances, nos connexions ; apprendre à nous faire raconter et à raconter avec passion, ferveur et fierté, la vie, la tradition et la force de la famille Manjak, élément d’éternité ; apprendre à observer les anciens et à croire à leurs enseignements, parce que l’avenir a besoin des racines, parce les anciens doivent être à nos côtés, parce qu’ils connaissent la voie à suivre » ; instituer la conférence des anciens pour qu’ils viennent chaque année, raconter à la jeunesse en besoin de connexion, leurs souvenirs sur la vision manjak du monde, sa logique sociale, ses institutions, sa structure sociale, ses mécanismes de fonctionnement et sa dynamique interne.»
TEMPS FORTS : « Selon l’hypothèse Manjak de départ, « Dieu existe, mais il ne nous a pas dit qui nous sommes ? D’où nous venons ? Comment sommes arrivés là et pourquoi ? Où allons-nous et pourquoi ? Comment allons-nous y arriver et qu’y deviendrons-nous ? Et il n’a pas édicté des lois qui régiraient la Société. Il se serait même caché après avoir créé le Monde, pour ne pas entendre les lamentions des hommes. Les hommes doivent donc se prendre en charge eux-mêmes ». En se prenant en charge, les hommes laissent des traces. L’émérite Professeur Kapet de Bana avait donc raison en affirmant que « L’Histoire est la science des traces, les traces des événements, des hommes et des faits ». Notre plan de recherche se trouvant ainsi tracé, si chacun de nous commence d’abord ses recherches au sein de sa propre Maison paternelle (Blaï), puis au niveau de son propre Clan (Mets), et ensuite dans sa propre Tribu (Pëbuka), nous finirons par nous rencontrer, et l’Histoire de notre Ethnie (Manjaku) sera connue de façon exhaustive. C’est ce que nous appelons : «Ecrire, sous la plume collective, l’histoire du peuple Manjak. »